L’insuffisance de la ressource en eau pour satisfaire la demande apparaît comme un problème à deux réponses, qu’il faut probablement combiner.
- La première consiste à atténuer la demande, en changeant nos habitudes de consommation.
- La deuxième réponse est de trouver de nouvelles façons durables de disposer d’eau potable (en bref, la recycler). La France est aujourd’hui loin d’être exemplaire en matière de réutilisation des eaux usées puisque seuls 0,6% de l’eau de son réseau sont recyclés, alors qu’Israël et l’Italie affiche respectivement des scores de 91% et 14%.
C’est dans ce contexte que la rénovation de la station d’épuration Maera prend tout son sens. Les changements climatiques et démographiques ne sont pas sans conséquences sur la gestion d’un site qui traite les eaux usées de presque un demi-million de personnes. Les épisodes de fortes pluies, pour ne citer qu’un exemple, ont dévoilé que la station Maera avait atteint ses limites. Les riverains ont du mal à supporter les débordements et la pollution issus de cette activité. La résolution des ces problèmes récurrents mais aussi l’adaptation des capacités de la station à l’essor démographique prévu d’ici 2040 font de cette modernisation une nécessité.
Ainsi, l’objectif de cette rénovation, n’est pas seulement de régler la perte d’étanchéité et le sous-dimensionnement de la station qui l’empêchaient de remplir correctement son rôle initial. C’est aussi de lui donner les moyens de contribuer au mieux à la transition écologique dans la région.
En améliorant la maîtrise et la valorisation énergétique sur l’ensemble du site, le projet vise à faire de Maera une station d’épuration à énergie positive. Concrètement, il s’agit de faire en sorte que cette dernière produise plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Pour atteindre un tel résultat, l’idée est de produire de l’électricité et du gaz à partir du biogaz issu de la méthanisation des boues. Cela permettra de diminuer la dépendance de l’ensemble de la métropole aux énergies fossiles.
De plus, grâce à cette rénovation, une part des eaux usées pourra être recyclée et réutilisée pour l’irrigation des cultures et l’arrosage des espaces verts, ou encore le nettoyage des rues dans les villes et villages alentour.